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 XAVIER DIATTA

XAVIER DIATTA

Politique,Social, Economique


AVC A QUI LE TOUR?

Publié par Xavier DIATTA sur 20 Septembre 2015, 15:31pm

Catégories : #Santé

AVC A QUI LE TOUR?

AVC, A QUI LE TOUR ?

Hier, mon frère Alassane, est passé à la maison et dès son arrivée il me dit : Mon cher ce n’est point une visite de courtoisie, je t’apporte une mauvaise nouvelle : « Ton ami et grand-frère Bandiougou MERICO n’est plus, il est décédé hier »

Comme une décharge électrique, j’étais tétanisé et subitement aphone. Fébrilement et d’une voix presqu’inaudible, je lui demandai : « Que s’est –il passé ?, Accident ? »

« Oui mais du genre courant aujourd’hui ; il aurait eu un Accident Vasculaire Cérébral »

Pendant plus d’une dizaine de minutes, nous eûmes Alassane et moi un moment de silence et de recueillement.

La grande faucheuse étant déjà passée, il ne nous restait plus qu’à prier pour celui qui fut, un ami, un grand frère d’armes, un confident à tous les deux. Que la terre de Rufisque lui soit légère !!!

Je revis mémorablement les 3 trimestres de cette année 2015, qui dans d’autres circonstances aurait été appelée « Année de l’AVC ».

Cette semaine parut plus qu’évocatrice.

En effet Mardi, un ancien sénateur me joignit au téléphone pour l’assister à évacuer son épouse victime d’AVC depuis Ziguinchor. Mon avion indisponible, j’obtins d’une relation un bon prix et la dame fut évacuée à Dakar mercredi en fin d’après-midi.

Mercredi dernier, un cousin éloigné qui avait pourtant passé une journée de travail normale décédera un plus tard dans la soirée à son domicile à Sacré Cœur 3, suite à une crise subite que le médecin appelé à son chevet qualifiera des 3 terribles lettres AVC. Jeudi soir, en pleine circulation un automobiliste sur la VDN fit une manœuvre qui emporta l’ire des autres conducteurs ponctuée par des klaxons assourdissants. A bord du véhicule, un passager se débattait pour sa survie, car en pleine crise. Le diagnostic posé plutard par les urgentistes de SUMA fut, AVC.

Jeudi c’est Bandiougou Merico qui succomba à ces 3 lettres !!!

Je ne me hasarderai pas à définir les causes ou pathologies récurrentes de cette maladie, encore moins les statistiques, les spécialistes étant mieux outillés, mais mon constat de profane se résume simplement à la situation explosive que je ne peux que vivre et énumérer.

Des experts, interrogés me parlent de nos habitudes alimentaires, de notre hygiène de vie, de la sédentarité de certains, de notre environnement, ……

J’avoue n’être véritablement pas convaincu car, Il y a 2 mois, Khaly Ciss mon grand frère, en déplacement à Matam fut foudroyé à son arrivée à Ourossogui. Evacué à l’hôpital Fann, où je me rendis à son chevet, je pris conscience de l’ampleur, des ravages récurrentiels et des dégâts causés par cette maladie (infirmité partielle ou totale, perte de la locution, la dépendance totale des autres…).Le service neurologique était complètement débordé. Je crus que c’était exceptionnel ce jour. Mais le médecin interrogé au moment où il auscultait Khaly, il me fit comprendre qu’il aurait une moindre affluence ce jour-là. J’y rencontrai 3 autres anciens frères d’armes venus en rééducation (Malamine Mané, Ernest Mbengue, et Doudou Niang). Je fus révolté par le cas d’un gamin de 12 ans, oui 12 ans seulement. L’on ne pouvait pas me dire que cet enfant était fumeur. D’ailleurs tous les amis cités ne sont pas fumeurs mais plutôt de grands sportifs. Alors cherchons l’erreur !!

Devrions-nous juste constater et attendre que nous soyions victimes, que nous trépassions, que nos familles fassent leur deuil et qu’on passe le témoin à une autre famille ?

Sommes-nous à ce point, fatalistes au point de nous laisser exterminer ?

Notre système de santé n’est pas à accuser.

Ce serait plutôt au corps médical d’accuser le système.

  • Oui accuser une politique environnementale qui se résume à la participation de nos experts à des colloques dans les salons huppés du monde entier. Des experts environnements nourris aux biberons de perdiems pour des colloques ou séminaires presque journaliers.
  • Oui accuser une politique commerciale qui nous envahit de produits qui ne seraient même pas de bas de gamme mais de « Bad gamma » comme :

Ces huiles frelatées de tournesol, de coton de made in china, Dubaï, Singapour….. » supposées remplacer notre bonne huile d’arachide pour laquelle une certaine aflatoxine, parade trouvée par les lobbys internationaux a réussi son éviction des circuits marchands. Ces bouillons dont on nous dits mauvais pour la santé, terriblement percutants sur le plan commercial et donc présents dans tout le circuit de distribution national.

  • Accuser tous ces produits alimentaires (Mayonnaise, beurre, fromage, etc.) proposés au peuple à vils prix juste pour répondre à une demande existentielle d’un peuple dont le pouvoir d’achat ne cesse de se dégrader dont on ne connait même pas la provenance.
  • Accuser la légèreté avec laquelle notre pays a engagé ses précédentes luttes chimiques contre les prédateurs agricoles (la campagne 2004 contre les criquets) et pour lesquelles aucune étude environnementale post n’eut été envisagée, malgré les mises en garde faites au sommet de Dakar en Novembre 2004.
  • Oui accuser la collusion entre les circuits de production agricole, de veille environnementale, de commercialisation et le peuple lui-même. Nous n’inventons rien : Demandez à la ménagère la qualité des légumes existants sur le marché : elle vous édifiera, des carottes qui sentent le souffre, des aubergines d’une autre saveur, des tomates insipides, des pommes de terre qui …..).

Malgré le diagnostic posé, il y a juste deux ans, par un Directeur national de la Protection des végétaux sur la situation environnementale des Niayes grosse pourvoyeuse de légumes. Son rapport édifiait sur la saturation et la rémanence des produits chimiques visant à booster la production. En clair, les produits provenant des Niayes sont contaminés et de facto impropres à la consommation. Mais après l’effet boomerang de l’info, chacun de nous a repris ses vieilles habitudes. L’Etat préférant résoudre une équation du premier degré plutôt que s’encombrer avec d’autres inconnues comme une interdiction de production avec sa consonance logaryhtmique. Comme s’il suffisait de laisser passer la page de pub puis faire comme si l’alerte ne fut jamais donnée.

  • Oui notre corps médical devrait accuser que l’on tolère au Sénégal, la circulation d’un nombre importants de produits chimiques prohibés mais commercialisés à travers tout le pays.
  • Oui notre corps médical devrait accuser l’utilisation d’organophosphorés, de produits comme le malathion dont les commerçants et vulgarisateurs préposés à la désinfection de maisons ou demeures sillonnent toutes les rues de nos villes et villages sans être inquiétés. Des super marchés à ciel ouvert comme « Ker Serign Bi) avec la complicité de certains lobbys intouchables défie notre santé chaque jour.
  • Enfin notre système de santé devrait accuser pour notre manque de compréhension chaque fois qu’un malade peine à trouver de la place dans les structures hospitalières, nous nous illustrons par de notre arrogance, par notre exigence de trouver une place pour notre malade. Nous nous en foutons que les services neuro-cardio- cancérologie soient pleins, nous nous en foutons que les services hospitaliers veuillent rationaliser leur capacité d’accueil en tenant compte de la lourdeur pathologique d’un AVC.

Je ne pourrai malheureusement terminer par une note d’espoir, car je n’entrevois pas. Le taux de décès suite à ces maladies ne cesse de grimper. Qui sait peut-être que demain ce serais moi qui obligeraient mes amis à venir chez moi présenter les condoléances à ma famille ? Je souhaite simplement (car impuissant) que si je devrais en être victime, que la maladie de terrasse dans mon sommeil.

PS : La femme de l’ancien sénateur dont je vous parlais vient de décéder. A qui le tour, ce soir ?

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